Les racines
L'important n'est pas la destination, c'est le chemin.
Amis du jour, bonjour. Voici la suite et fin Loanienne du périple. Cela fait plus de deux semaines que je suis rentrée en France mais Nicolas a continué encore un peu. Aux dernières nouvelles il se trouve à Cuzco et a même entamé un périple pour visiter les ruines de Choquequirao avec un ami. J'aimerais vous dire qu'il continuera le blog mais je pense qu'il vous enverra surtout des mails et que nous aurons ses récits lorsqu'il rentrera.
Nous avons donc continué le voyage vers Sucre, une des trois plus grande ville de la Bolivie. Cela faisait quelques temps que nous n'avions pas mis les pieds dans une ville, une vraie, avec le bruit des automobiles, les gens qui se pressent, qui se bousculent, cette fourmilière qui ne s'arrête jamais. L'arrivée est un peu dure, on se sent complètement dépassé par la vitesse. En s'arrêtant cinq minutes, on s'aperçoit à quel point les gens sont pressés, comme dans toute ville me direz-vous. Oui mais là on est en Bolivie, et encore une fois, c'est du n'importe quoi ! Je ne sais pas vraiment comment décrire, c'est encore tout embrouillé dans ma tête, je me souviens juste d'une impression de cafouillis général et de bouillonnement permanent. On ne sait pas vraiment où donner de la tête, on se repose dans le calme des musées. Nous n'y resterons qu'une journée et prenons le bus pour Samaipata.
Les bus en Bolivie, on pourrait en faire tout un article ! Entre les chauffeurs, l'état des routes et l'état des bus en eux mêmes, un voyage peut vite se transformer en périple et un passager athée devient instantanemment croyant, je vous le jure ! Un looong voyage nous attendais, 12h de bus de nuit pour arriver au petit matin au village. Partis à 18h avec 45min de retard et arrivés à 4h30 du matin, 10h30 de voyage, parfait on est allé plus vite... Non pas parfait du tout ! J'ai cru que nous allions mourir une dizaine de fois, le bus tanguait, les chemins étaient étroits, pas de goudron sur la route, un ravin sur le bas coté. Bien evidemment, nous sommes aussi tombé en panne ! J'ai du prier tout le trajet, invoquer toutes sortes de Dieux, les astres et la nature, bref un voyage tout en repos ! C'est soulagés que nous posons les pieds au sol, dans le charmant petit village de Samaipata.
Nous arrivons dans une petite bourgade à 2900m d'altitude au commencement de l'amazonie. Les montagnes se sont couvert d'un vert dense et l'air y est moins sec, plus respirable. Petite escale tout en douceur et tranquillité où nous avons pu découvrir la naissance d'une magnifique forêt. Le parc Amboro, forêt millénaire remplie de fougères géantes, pleine de magie et de mystère. Puis nous avons découvert le fort de Samaipata, un lieu chargé en histoire qui a vu défiler les civilisations à travers les siècles. Et petite anecdote sourire pour la fin : nous avons fait la connaissance d'une guenon dans un parc et cette dernière s'est pris d'affection pour nous ! Elle est gentiment venue se faire gratter le ventre (et la tête alouette) sur mes genoux puis est allée faire les poux à Nico. Nous n'avions plus du tout envie de partir du centre zoologique après ça !
Et je suis rentrée. "Bonne ou mauvaise nouvelle ?" me demande-t-on ? Une nouvelle, rien de plus. Je suis contente d'être de retour, de vous retrouver petit à petit. De voir les choses avec un oeil un peu nouveau. "Ici, il fait moche, il fait froid, rien ne se passe" m'a-t-on dit... Ici je retrouve la beauté des choses simples, les arbres nus laissent voir leur maigre squelette, l'air étouffe un silence et je m'amuse de la fumée qui sort de ma bouche au dehors. Ici j'ai envie de faire un sourire aux grognons dans la rue, de redécouvrir chaque coin et chaque visage. Ici, je me redécouvre.
Parce que parfois, comme dit Proust, le mystère n'est pas de voyager en des endroits différents, mais de regarder avec des yeux nouveaux.